L’INTÉGRATION RÉGIONALE EN AFRIQUE CENTRALE À L’ÉPREUVE DE LA CRIMINALITÉ TRANSFRONTALIÈRE AUX CONFINS DU CAMEROUN ET DE LA RCA

Lors du sommet de Lagos (Nigéria) en 1981, les principaux leaders politiques de l’Afrique prirent l’option de procéder à l’intégration du continent à travers la construction des communautés économiques régionales (CER). Si ces dernières marquaient un point transitoire vers une intégration globale ou maximale du continent africain, il reste néanmoins que les blocs sous régionaux et régionaux, nés à Lagos, sont traversés par des fragilités et des vulnérabilitésmultiples. L’instabilité politique, la prolifération des groupes politico-militaires et des bandesmilitaro-criminelles diluent les efforts des États dans leur propensionàconstruire des interfaces stratégiques, économiques et, au demeurant, politiques. Pour rendre intelligible l’implication de la criminalité organisée transfrontalière sur l’intégration régionale en Afrique centrale, le travail s’adosse sur une posture théorique transnationalisteavec ses effets sur les concepts d’Étatsminimaliste,d’États fragiles ou quasi-États.Il résulte des investigations que la criminalité organisée transfrontalière est un frein à l’élan intégrationniste des économies de la sous-région Afrique centrale. Et, le phénomène criminel transnational, le banditisme politique en RCA et le mercenariat militaire qui se prolifèrent sur les périphéries nationales ont amené le Camerounà accroître ses capacités militaires de surveillance des frontières, à optimiser sa vigilance stratégique et à construireune attitude diplomatico-sécuritaire méfiante à l’égard de la RCA.